mercredi 31 décembre 2008

La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (2) par Le Métropolite JEAN YAZIGI

"Au cours du sixième et septième siècle qui forment un ensemble considéré comme la deuxième étape de l’élaboration de l’hymnographie de l'Eglise, se sont révélés au sein du Patriarcat d'Antioche de nombreux et célèbres compositeurs et psaltes. Ces chercheurs ont enrichi le système liturgique byzantin, avec des textes théologiques profonds qui, lorsqu'ils ont été articulés aux différentes structures et aux tons et combinés avec de nombreuses autres activités d’église développées à cette époque-là révèlent le grand rôle joué par l'Église à Antioche dans ce domaine.

Pour cette étude, nous ne mentionnerons que quatre des grands hommes de ce temps: Sts. Romain (Romanos) et Cosme (Cosmas), Saint-André de Crète, et Saint Jean de Damas (Damascène).



St. Romanos le Mélode est considéré comme l'un des plus grands psaltes. Il est né dans le dernier quart du cinquième siècle, à Homs, en Syrie. Il est devenu un diacre dans l'Eglise de la Résurrection, à Beyrouth, au Liban et plus tard à Constantinople pendant le règne de l'empereur Anastase I (491-518) où il a vécu dans le monastère de la Vierge. Il a composé une multitude de chants et de Kontakia en puisant dans les ressources offertes par les Saintes Ecritures, la vie de saints, des événements actuels, et les homélies des pères de cette époque. Ses versets se distinguent par la beauté de leur langue et de leur style, non seulement pour leur solidité doctrinale, mais aussi pour l’émotion puissante et l’enthousiasme qu’ils suscitent. Ses compositions se caractérisent par une impression de vie et un puissant attrait pour les auditeurs dans un style réaliste et magnifique. Ses plus célèbres chants sont les Kontakia de Noël, et ceux du Grand Lundi et du Grand Vendredi.




Saint André de Crète est né à Damas, en Syrie au milieu du VII° siècle. Il a été tonsuré moine à Jérusalem puis transféré à Constantinople en l'an 685. Il a été ordonné évêque de Gortina, en Crète au début du VIII° siècle et y est mort en 740. Il a été le créateur de la "nouvelle" forme poétique de l'époque connue sous le nom de Canon. St. André a été un grand versificateur, ses vers sont nombreux et variés. Les plus importants en sont les Idiomèles de l’Einos de Noël, Annonciation, et l'élévation de la Croix. Il a également écrit de nombreux canons dont le plus connu est le Grand Canon qui se compose de 250 tropaires sur le repentir qui est chanté le Jeudi à la cinquième semaine du Grand Carême.


Saint Jean de Damas y est né en 650 et son père, Sergios Mansour, a été le ministre de la collecte de l'impôt pour le calife Abdulmalik. Au cours de son enfance, il a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et appris de lui la philosophie, la théologie et la musique. Après la mort de son père, il a servi le calife Al-Walid brièvement. Il s’est retiré du monde pour vivre comme moine dans le monastère de Saint-Sabba, près de Jérusalem. Il a été ordonné prêtre pour le monastère et y est décédé plus tard en 756. Saint Jean a été considéré comme l'une des personnalités les plus célèbres de son temps. Il a fait de nombreuses réformes de la musique d'église dont les plus importantes ont été l'achèvement de la Octoïque et l'ajustement des huit tons. Il a écrit de nombreux canons pour la Résurrection et pour Noël et ainsi que les Idiomèles pour les funérailles. Ses compositions sont appréciées pour leurs caractéristiques doctrinales.


St Cosme Le Mélode est né à Damas en 685 et devint orphelin tôt dans la vie. Sergios, le père de Saint Jean de Damas, a adopté le garçon et l’a élevé comme son propre fils. Conjointement à Saint Jean, Saint Cosme a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et comme son frère est devenu moine dans le monastère de Saint-Sabba. Il a été ordonné évêque de Mayom en Palestine en 743 et plus tard il est décédé paisiblement en 750. Cosme est célèbre comme une hymnographe et comme psalte. Ses chants sont composés de sujets tirés de l'Ecriture Sainte et de la Vie des Saints dans le même style que celui de la doctrine des saints Pères avec un ensemble de vers simples et rythmiques accordés à des mélodies enchanteresses. Il a composé de nombreux hymnes pour diverses occasions et pour différents saints. Il a été un précurseur dans la rédaction de canons, dont les plus notables sont ceux de la Semaine Sainte.

Ainsi, nous voyons le grand rôle joué par l'Église à Antioche au cours du sixième et du septième siècle en enrichissant le système liturgique byzantin, avec de nombreux textes, divers hymnes et de nouvelles formes de composition. Cela a été le résultat d'un mélange d’éléments syriens, grecs, orientaux et d'autres éléments réunis en écho dans le contexte de la brillante civilisation romaïque. Si nous passons en revue les livres des offices utilisés dans l’Église orthodoxe romaïque d'Antioche ainsi que ceux des autres Églises orthodoxes du monde entier qui suivent le même système liturgique, nous constatons que les textes des Pères Antiochiens y occupent la majeure partie. Ces hymnes et louanges ont imprégné le cœur et la vie des peuples et sont restés avec eux dans l'application quotidienne de la Liturgie de l'Église et sont devenus plus tard les matériaux de base pour le service des livres qui sont encore en usage à ce jour."
(traduction de l'anglais par Maxime)

La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (1)par Le Métropolite JEAN YAZIGI



"L'Église est le pilier de la vérité dans le monde embrassant l'histoire et portant la vie à chaque être vivant. L'Église est le corps du Christ, et ayant réalisé, dès le début, que sa vie a sa source en son Maître et que c'est l’amour de son Maître désirant la sauver qui l’a fait se sacrifier lui-même. C’est pourquoi l'Église Lui offre louange et action de grâces, sachant que sa juste et éternelle part est d'élever ses mains dans la prière et le culte, adorant le Maître de la vie et la mort, en se prosternant dans la soumission et l'humilité à ses pieds. 

La liturgie ou le Culte ne sont pas seulement des rituels ou des cérémonies religieuses ayant certaines formes et s’accomplissant selon un certain ordre. Il s'agit bien plutôt d'un acte mystérique accompli à travers rituels et pratiques. Dieu nous envoie ce mystère d'en haut et nous permet de vivre dans sa présence divine. Les offices, par leurs textes, leur musique, leurs gestes, leurs tenues et vêtements liturgiques véhiculent une vérité divine d’une qualité spirituelle toute particulière, élevant ainsi un simple rituel en un culte spirituel et juste. La liturgie est l'acte qui apporte Dieu, le Verbe de Vie jusqu’à nous et  nous le rend sensible face à nous en tant que nourriture véritable et sacrée. En même temps, elle est l'expression sublime de l'amour de l'Église et de sa gratitude envers son Maître. 

Nos Pères, expérimentant cet amour divin, devenaient humbles et le cœur broyé, ils versaient des larmes. Ainsi, leurs esprits ont été  illuminés et leurs mains ont écrit les textes les plus expressifs pour transmettre l'expérience de l'homme qui rencontre Dieu. Bien sûr, les chants et les louanges ont été une partie importante de ce qu'ils ont écrit. Ils ont utilisé tous des dons que Dieu leur a faits y compris la sensibilité à la beauté, les dons de communiquer, et de composer de la prose, de la poésie, de la musique pour exprimer qui est Dieu et comme il est doux d'être avec Lui. Ainsi, nous pouvons voir à quel point  les chants spirituels et les louanges occupent une place éminente dans le culte chrétien depuis ses débuts. " 16  Que la parole du Christ habite parmi vous en abondance; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant pour le Seigneur sous l’inspiration de la grâce dans vos cœurs." (Colossiens 3:16.)

Créé au quatrième siècle chez les Antiochiens et en utilisant le grec comme langue, le système liturgique byzantin, est  oriental en sa fondation. Créé d'abord à Constantinople, puis utilisé dans l'ensemble de l'Orient, il se distingue par une littérature magnifiquement  poétique, une richesse musicale, des aspects doctrinaux puissants et une immense popularité. Utilisant la versification et la métrique de la Grèce antique, ce système a produit de nombreux types de textes hymnographiques par exemple: Les Cathismes, les Hypakoe, les Exapostilaires , les Anavathmoi, les Tropaires, les Kontakia, et les Canons pour en nommer quelques uns. ..."
(traduction de l'anglais par Maxime)

mercredi 24 décembre 2008

Canon de Noël : Katavasias


Grâces soient rendues au site Ellopos d'avoir attiré notre attention sur cette vidéo sur les Katavasias de Noël avec traduction (en anglais certes mais c'est pas mal)

mardi 23 décembre 2008

HYMNES DE LA NATIVITE


"Bethléem a ouvert l’Eden, venez allons voir;
Nous avons trouvé la joie dans ce lieu caché,
Venez, emparons-nous des plaisirs du paradis
Qui se trouvent à l'intérieur de la grotte;
En ce lieu a poussé une racine non arrosée
de laquelle a surgi la miséricorde ;
En ce lieu a été découvert un puits non creusé,
de l’eau duquel David, un jour, a désiré boire, ardemment ;
En ce lieu, la Vierge a donné naissance à un bébé
Qui aussitôt a étanché la soif d'Adam et de David.
Alors Venez, hâtons-nous vers ce lieu
où est venu au monde un nouveau-né,
Qui est le Dieu sans commencement"

St Romanos le Mélode


vendredi 19 décembre 2008

Musique des Francs à Chypre au Moyen-Âge

Dans le même domaine de cette musique "occidentale" médiévale au Moyen-Orient on peut trouver sur le blog de mon frère NOCTOC un enregistrement de musique des "Francs de Chypre". Les Chypriotes comme bien d'autres Hellènes ne sont pas si rancuniers des diverses incursions, invasions et installations intempestives de leurs "frères" chrétiens d'Occident... ils auraient pourtant de quoi l'être...
A cette époque tout était consommé et pourtant les cultures n'étaient pas encore si éloignées.




TITLES-ΤΙΤΛΟΙ

1. Contre dolour
2. Tousjours
3. Aspre Fortune
4. Qui de Fortune
5. Je prens d'amour
6. Bonne é belle
7. Qui n'a le cuer
8. J'ai mon cuer
9. J'ai maintes fois
10. Moult fort me plaist
11. Danse d'Abroz
12. Pymalion qui moult subtilz estoit
13. Da magne Pater/Si doucement
14. Anna parens matris/Alma parens nata/O Maria stella maris
15. O Virgo virginum/O sacra virgo virginum/Tu nati nata suscipe
16. Hodie Christus natus est/Hodi peur nascitur/Homo mortalis firmiter

(1-13 Anonymous, from a Cypriot Manuscript,14-16 from the famous cycle of Cypriot "O" antiphons. )
(1-13 Ανώνυμα, από ένα κυπριακό χειρόγραφο,14-16 από τον περίφημο κύκλο των κυπριακών "Ω" αντίφωνων.)

DOWNLOAD-ΛΗΨΗ

mardi 16 décembre 2008

CLOCHES ORTHODOXES



"Les cloches sont l'un des éléments essentiels de l'Église orthodoxe. Dans le « Canon pour la bénédiction des cloches", nous lisons: «Faisons en sorte que tous ceux qui peuvent les entendre sonner de jour comme de nuit, soient inspirés pour la glorification de tes saints."

Les sonneries de cloches d’église sont utilisés pour:

  • Convoquer les fidèles aux offices divins.
  • Exprimer la joie triomphante de l'Eglise et de ses divins offices.
  • Annoncer à ceux qui ne sont pas présents à l’intérieur de l'église les moments particulièrement importants dans les offices.

En outre, dans certaines cités de la Vieille Russie les cloches convoquaient les personnes à des rassemblements. Aussi, les cloches ont été utilisées pour guider ceux qui s’étaient perdus en cas de mauvais temps, et pour annoncer divers dangers ou malheurs tels que les incendies ou les inondations. Dans les jours de péril pour la nation elles appelaient la population à sa défense. Les cloches proclamaient les victoires militaires et saluaient ceux qui revenaient du champ de bataille. Ainsi, les cloches ont joué un grand rôle dans la vie de la population russe Les cloches sont généralement suspendues dans des clochers construits à l'entrée d'une église ou à côté.

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vendredi 5 décembre 2008

CHANT ANTIQUE OCCIDENTAL

Sur les Chemins de St Jacques de Compostelle avec de la musique enregistrée par Marcel Pérès et son ensemble Organum (une émission à réécouter lui a été consacrée sur France Musique le 8 décembre 2008 ) à partir d'un bréviaire du 12eme siècle d'origine française destiné à la basilique de la Résurrection ("du Saint Sépulcre") de Jerusalem : "Le Chant des Templiers".

Cela laisse à penser que le chant occidental chrétien du XII°s siècle n'était pas si éloigné du chant orthodoxe dit "oriental" de même qu'à l'époque les Eglises étaient encore proches malgré le schisme récent...

On pourrait imaginer ce que pourrait être un autre chant orthodoxe occidental contemporain que celui que l'on entend dans nos paroisses composé par un compositeur et interprète comme Marcel Pérès.

Par ailleurs à propos du chant dit "vieux-romain" voici ce qu'écrit le musicologue dans une interview trouvée à cette adresse : http://www.qobuz.com/info/Qobuz-info/Rencontres/Marcel-Peres-Leurres-de-l14631 :

« En dehors de certains cercles musicologiques extrêmement restreints, ce répertoire, aujourd’hui appelé « chant vieux-romain », est inconnu des musiciens, des ecclésiastiques et du public. Pourtant, il nous livre la plus ancienne version de la musique gréco-latine de l’antiquité tardive. Cette musique représente le chaînon manquant entre le chant byzantin, le chant copte, le chant arménien, le chant syriaque, la musique arabe et la musique occidentale. Jusqu’au XIIIe siècle, ce répertoire accompagnait à Rome les liturgies pontificales. L’installation de la papauté en Avignon lui fut fatale, et il tomba dans l’oubli, au début du XXe siècle, le chant vieux-romain n’a toujours pas trouvé la place essentielle qui devrait être la sienne dans l’imaginaire de l’homme occidental et au-delà dans celui de toutes les civilisations qui découlent des mêmes origines sémitiques et grecques. »



mardi 2 décembre 2008

Magnifique Choeur polonais

Voyez et écoutez dans la colonne de droite d'autres vidéos de l'excellent choeur orthodoxe polonais Oktoich