L'origine de la musique byzantine
« Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » (Ephésiens, 5:19). Le christianisme a commencé en Syrie et en Palestine. Nous savons, d'après les Actes des Apôtres que, après la Descente du Saint-Esprit (la Pentecôte), les chrétiens ont continué à prier avec les autres membres de la communauté juive. Cela est confirmé par un autre passage des Actes des Apôtres: « Aujourd'hui, Pierre et Jean sont allés ensemble dans le temple pour la prière de la neuvième heure. » Actes (3:1) Les communautés chrétiennes ont hérité de la tradition de la récitation, de la psalmodie, et du chant de la synagogue juive. Il est évident que les plus anciennes mélodies byzantines remontent à une source commune, qui est la musique des églises d'Antioche et de Jérusalem. Ces mélodies proviennent de la musique des Juifs, pas des Grecs. Plus tard, Saint-Jean de Damas a organisé le système byzantin des huit modes ou tons. Aujourd'hui, c'est la responsabilité des musiciens de l'Église, des chanteurs, et des membres du clergé d'apprendre ce type de musique, qui fait partie de la théologie de notre Église orthodoxe, afin de la préserver et de la diffuser à travers le monde.
(Sous-diacre, Karim El-Far - 2004)
La musique byzantine à travers les âges
C’est le chant sacré médiéval des églises chrétiennes orthodoxes. Cette tradition s’est développée dans la partie orientale de l’Empire romain depuis la création de sa capitale, Constantinople, en 330 après JC jusqu'à sa chute en 1453. L’intrinsèque et forte relation liant la musique byzantine au culte orthodoxe, l’a protégée des influences de l'ouest. Elle a ainsi conservé ses éléments et objectifs fondamentaux.
L’aspect conservateur de la musique ecclésiastique byzantine
L'idée d'une "musique sacrée" est inexistante dans l'église orthodoxe. Toutefois, l'Église a conservé la tradition musicale byzantine, car elle découle de l’héritage patristique et de l'Église en prière à travers les âges. D'autre part, ce conservatisme n’interdit pas une certaine évolution. Le développement solidement fondé sur la recherche académique et le respect des principes et objectifs de la musique byzantine, l'enrichit et enrichit l'Église en même temps.
Le rôle pivot des paroles dans la musique ecclésiastique byzantine
Le rôle de la musique byzantine, sa raison d’être, est de transmettre la parole dont elle est le support, et à donner une plus grande intensité à son sens. Cette musique ne peut être comprise que si considérée dans cette perspective. Nous pouvons remarquer en particulier, par exemple, qu’avec un rythme rapide, la musique suit les rythmes des mots, et non l'inverse, même si - dans la plupart des cas -, le rythme musical est cassé pour s’adapter aux paroles; les mots sont le seul élément de base qui devrait atteindre l'auditeur.
L'absence d'instruments de musique
La musique byzantine n'est pas une musique sentimentale romantique. Son but n'est pas d’obtenir l’empathie de l'auditeur pour la passion du Christ et sa crucifixion par les Juifs. La spiritualité orthodoxe met l'accent sur la bonne compréhension des mots liturgiques, et des expressions terminologiques correctes. Les instruments de musique créent une ambiance de théâtre autour de la liturgie. De là découle une appréhension de l'Église provenant de l'adhésion du croyant avec l'histoire du salut en apparence seulement, et la liturgie s’écarte de son objectif principal, qui est le salut du croyant lui-même. L’objectif est que l'auditeur reste à l'intérieur de l'histoire, et qu'il se rende compte qu'il est visé par chaque mot chanté, afin qu'il se repente et proclame Jésus ressuscité, le Seigneur de sa vie.
La réforme de la notation de la Musique
Chrysanthos de Madytos (ca. 1770-1846), Grégoire le Protopsalte, et l'archiviste Chourmouzios furent les auteurs d’une très nécessaire réforme de la notation de la musique grecque ecclésiastique. Leur travail consista à simplifier la complexité des symboles musicaux. Leur travail est un jalon dans l'histoire de la musique de l'Église grecque, car il introduit le système de notation de la musique néo-byzantine sur laquelle se fondent les chants actuels de l'Eglise orthodoxe grecque. La simplification a attiré de nombreux croyants pour étudier la nouvelle notation byzantine.
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