Extrait de l'étude de Tatiana A. Sénina ("moniale" Kassia) de Saint Petersbourg dont on peut lire l'intégralité ICI
"Parmi les oeuvres hymnographiques de la célèbre poétesse byzantine S. Cassia qui nous sont parvenues il y a un canon des défunts. Il a été édité par K. Krumbacher d’après le manuscrit Cod. Crypt. Г. β. V fol. 1v–6,1 et traduit en anglais par A. Tripolitis ;2 récemment, j’ai fait une traduction du canon en slavon et en russe, avec des commentaires.3
Je voudrais ici faire quelques remarques sur les théotokions de ce canon. Ces tropaires ne s’inscrivent pas dans l’acrostiche et ne sont pas originales : Cassia les a pris tous, à l’exception du théotokion de la 9ème ode, des canons différents qui se trouvent même à présent dans les livres liturgiques. I. Rochow l’a déjà noté mais elle a estimé faussement que le théotokion de la 5ème ode est né sous la plume de Cassia ;4 en fait il coïncide presque entièrement avec celui de la 5ème ode du 2ème canon (du 8ème ton, ainsi que le canon écrit par Cassia) à l’archistratège Michel, le 8 novembre aux matines. Comparons :5
(1) К. Krumвacher, Kasia, Sitzungsberichte der philosophisch-philologischen
und der historischen Classe der k.b. Academie der Wissenscha en (1887) He . 1.
347–356. Ici je cite le canon d’après ce e édition.
(2) A. Tripolitis, Kassia: the Legend, the Woman, and her Work (New
88–105.
(3) Монахиня Кассия (Т. А. СЕНИНА), Канон об упокоении усопших,
творение св. Кассии Константинопольской, dans : История и теория куль-
туры в вузовском образовании, вып. 4 (Новосибирск, 2008) 211–226.
(4) I. Rochow, Studien zu der Person, den Werken und dem Nachleben der
Dichterin Kassia (Berlin, 1967) (Berliner Byzantinische Arbeiten, 36).
(5) Les divergences sont en italique.
Canon des défunts Ἐν δυσὶ τελείαις ἕνα σε γινώσκο- μεν φύσεσι κύριον, ἐνεργείαις ἄμφω καὶ θελήσεσιν ὄντα ἀσύγχυτον, τὸν Υἱὸν τοῦ Θεοῦ, ἐκ γυναικὸς λαβόντα σάρκα, ἧς τὴν θέαν τιμῶμεν τοῖς πίναξιν.6 | Canon à l’archistratège Michel Ἐν δυσὶ ταῖς οὐσίαις, ἕνα σε γι- νώσκομεν Θεὸν τῆς κτίσεως, ἐνεργείας ἄμφω, καὶ θελήσεσιν ὄντα ἀσύγχυτον, τὸν Υἱὸν τοῦ Θεοῦ, ἐκ γυναικὸς σάρκα λαβό- ντα, ἧς τὴν θέαν τιμῶμεν τοῖς 6 7 πίναξιν.7 |
Les ménées grec et slavon indiquent que le canon à l’archistratège Michel a été écrit par le moine Jean,8 mais l’acrostiche de ses théotokions donne le nom Κλήμεντος, ce qui est noté dans le ménée grec et n’est pas noté dans le ménée slavon. En réalité, ce canon est sorti tout entier de la plume de S. Clément l’Hymnographe qui vivait à l’époque des deux périodes de l’iconoclasme.9 [...] lire la suite ICI