Né à Damas, Cosmas le Mélode, le Moine, de Jérusalem, ou encore de Maï ouma, devait appartenir à une famille pauvre. Il fut adopté, encore jeune, par le père de Jean Damascène, alors haut fonctionnaire chrétien du calife arabe de Damas, et fut élevé avec Jean par un asekretis (fonctionnaire impérial), captif originaire de Constantinople, précepteur et hymnographe. Vers 726, il entre, avec Jean, à Saint-Sabbas, près de Jérusalem, un monastère de grand rayonnement regroupant des moines grecs, syriens, arméniens et coptes. Il est ordonné évêque de Maïouma, petite ville proche de Gaza, vers 734. Défenseur des icônes au temps du premier iconoclasme, dédicataire de la Source de la connaissance de Jean Damascène, Cosmas est, avec ce dernier et An dré de Crète, à la base de la renaissance hymnographique des VIle et VIlle siècles, qui vit paraître le nouveau genre du canon. Mort à Maïouma, il fut rapidement canonisé (fêté d'abord le 15 janvier, puis le 14 octobre).
Ample et de grande pérennité, son œuvre est faite de nombreuses hymnes pour les offices des cycles fixe et mobile de l'année liturgique. Ses canons sont ainsi consacrés aux grandes fêtes - Noël, la Théophanie, la Dormition de la Vierge, l'Exaltation de la Croix, la Sainte Rencontre, le Samedi de Lazare, le Dimanche des Rameaux, etc. De plus, la Semaine sainte, dans le rite byzantin, est couverte en majorité par ses œuvres. Ses canons, à deux, trois, quatre ou neuf odes, sont souvent ornés d'acrostiches; leurs odes (sauf les hirmos) ont un nombre variable de tropaires, deux ou trois. Cosmas a aussi écrit des idiomèles (tropaires ayant leurs tons propres) pour plusieurs fêtes: Théo phanie, Sainte Rencontre, Annonciation, Transfiguration ... Il a également laissé des commentaires sur les passages difficiles des poèmes de Grégoire de Nazianze.
Liés à une haute vision théologique et mystique, les textes de Cosmas sont im prégnés de l'Écriture et de la doctrine des plus éminents Pères de l'Église.
Modelé surtout par la poésie de Gré goire de Nazianze, son style, proche de ce lui de Jean Damascène mais plus volontiers archaïque, joue des contrastes et des assonances auxquels se prête particulièrement la langue grecque. Son langage assez austère, sa composition complexe mais rigoureuse et un contenu théologique dense rendent sa poésie majestueuse mais d'accès assez difficile. Sans imitateurs, il fut abondamment commenté, notamment par Michel Psellos, Grégoire de Corinthe, Théodore Prodromos.
Sa haute renommée spirituelle le fit louer dans de nombreuses Vies de Saints. Il partage avec le seul Romanos le qualificatif de « mélode " dans la tradition ecclésiale.