samedi 5 septembre 2009

LA SIMANDRE (dans la tradition roumaine)



La simandre est un instrument constitué d’une plaque en bois que l’on frappe à l’aide d'un ou deux maillets.
La simandre est utilisée notamment dans les églises et les monastères, pour annoncer le service religieux ou marquer certains autres moments de la vie monastique. Son rôle est encore plus grand durant les journées qui précèdent les fêtes de Pâques, plus exactement entre le jeudi saint et le dimanche de Pâques, lorsqu’elle remplace les cloches, qu’il est interdit de sonner.

En Roumanie on prête à la simandre le pouvoir d'écarter ou même anéantir les mauvais esprits. Sa force est censée être très grande; aussi, les gens, lorsqu’ils veulent éviter de prononcer le nom du malin, disent-ils ou ajoutent-ils en parlant de lui: que la simandre le tue.

Pour fabriquer la simandre, on n’utilise pas n’importe quel bois, mais du bois sacré - de tilleul ou de hêtre.

La simandre purifie l’espace et le temps. Dans la tradition roumaine il y a un moment de la journée où l’on dit que les anges font sonner la simandre dans le ciel, pour marquer la fin de la nuit et mettre un terme à la domination des mauvais esprits. Le temps qui commence à couler après ce moment est “pur”. Tous les sortilèges et les fantasmes sont dispersés. On dit aussi que le coq chante toujours à la même heure parce qu’il est le seul à entendre la simandre sonner dans le ciel. Davantage sur la simandre et sa fonction dans les communautés roumaines avec l’ethnologue Mirela Creţu :

« On a, en fait, deux sortes de simandres: l’une fixe, l’autre portable. Pour sonner la simandre fixe, on emploie les deux mains. La simandre portable, est frappée d’une seule main. La simandre est presque toujours en bois. Une simandre en métal est utilisée dans certains monastères alternée avec la simandre en bois.

Dans la vie quotidienne, on peut s’orienter en fonction du son de la simandre, qui marque le début de l'office du soir - soit 3 heures ou 4 heures de l’après-midi. La simandre est utilisée dans tous les pays orthodoxes. Elle est installée à l’intérieur du clocher ou sous la toiture de l’église, également à l'entrée des et dans les cours des monastè_res. Elle rythme la vie religieuse, sans jamais remplacer la cloche. Lorsque la cloche et la simandre sont utilisées simultanément, on sonne d’abord les cloches, ensuite la simandre, puis à nouveau les cloches et à nouveau la simandre, 3 fois chacune. »

La localité de Victoria, du département de Brasov, au pied des Carpates Méridionales, accueille chaque année un festival, concours unique en Europe qui s’adresse aux personnes maîtrisant l’art de sonner la simandre. Parmi les protagonistes de l’actuelle édition, ont figuré un groupe d’enfants âgés de 3 à 15 ans, de véritables artistes, formés par le père Smăndru. Ce “professeur de simandre”, si on peut l’appeler ainsi, a réussi à transformer le son de ces instruments en un véritable concert de musique symphonique. Les enfants proviennent de 7 pays - Roumanie, Bulgarie, Serbie, Grèce, Russie, Ukraine et Syrie.
(d'après un article de radio roumanie)

Le "carillon" de la SIMANDRE dans un monastère moldave



Ecoutez d'autres simandres
dans la colonne de gauche sous le titre
"'Carillons'" de SIMANDRE

AGNI PARTHENE par un choeur monastique féminin de MOLDAVIE

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Écoutez !
Écoutez également dans la colonne de gauche la radio orthodoxe moldave "LOGOS" qui donne à entendre d'autres chants du même chœur...

mercredi 6 mai 2009

ERGASTIRI PSALTIKIS le dernier CD du choeur d'ATHANASE PAÏVANAS est sorti

Ecoutez quelques extraits du CD "MYSTAGOGON SOU":




Le 18 Mai 2008, le choeur Ergastiri Psaltikis ® a donné un concert de musique byzantine, dans la Grand Halle de la Société de Philologie "Parnasse".
Le concert a été honoré par la présence du chancelier du Saint Archidiocèse d’Athènes, Son Éminence le Métropolite Damaskinos de Belestine, représentant de Sa Béatitude Jérôme l’Archevêque d'Athènes et et de toute la Grèce, l'ancien Domestichos de la Grande Église du Christ, M. Démosthène Paikopoulos , et par des prêtres, des professeurs de musique et des protopsaltes. La présence d’un public mélomane a été magnifique.
Ce soir-là, Ergastiri Psaltikis ® a interprété, en deux parties, des compositions musicales de compositeurs byzantins et post-byzantins (Ioannis Kladas, Petros Peloponnesios, Petros Byzantios, Stephanos Lampadarios et d’autres) des offices du Triode de Carême et la Semaine Sainte. Les chants ont été interprétés dans la manière et le style des inoubliables Constantinos Priggos et Stanitsas Thrasyvoulos, Protopsaltes (première chantres) de la Grande Eglise du Christ.
De courtes introductions concernant la signification des chants interprétés, ont été fournies par le professeur de musique, Protopsalte et théologien, M. Constantinos Zoppas. Quelques jours après ce concert, Ergastiri Psaltikis ® chanté et enregistré l'ensemble du programme musical du concert, dans la Sierra des studios d'enregistrement.Ergastiri Psaltikis ® a été créé en 1998. Ses membres sont composés d'élèves, étudiants, professionnels, administrateurs d'entreprise, employés et professeurs, qui partagent la même passion pour l'étude et le développement de la richesse de la musique byzantine et l'art de la psaltique. Ils servent l'art de la psaltique, après avoir été les héritiers et les mentors de leur patrimoine musical national. 




Ergastiri Psaltikis ® a organisé des concerts à Athènes et au Pirée, comme dans beaucoup d'autres villes grecques. Il a joué dans des festivals et à la rencontre aux côtés de chœurs nationaux et internationaux, et de théologie et de conférences scientifiques.

En août 2008 le chœur a été invité à participer au 8ème Festival de Musique Sacrée de Patmos où il a fait un long récital. En Décembre 2007, il a donné un récital à la cathédrale orthodoxe Saint Paul de Corinthe. En Décembre 2007, et pour une deuxième fois, il a été invité à se produire dans la prestigieuse salle de concert du Parnasse lors de la série de concerts «De l'Est à l'Ouest" (offices de la Nativité) de 2007-2008. En 2002, il a participé au 8ème Concours international de chorales de musique sacrée qui a eu lieu à Preveza, et y a remporté le premier prix dans la catégorie Chœur byzantin. Dans la même compétition, il a reçu de la Grèce le prix exceptionnel du meilleur chœur grec du 8ème Concours international de chorales de musique sacrée. En Octobre 2006, dans le cadre de la série de concerts 2006-2007organisée par la Société de Philologie "Parnasse", il a réalisé un grand récital dans la prestigieuse salle. En 2006, le groupe a publié un CD, "ASMATICON", qui est le premier d'une série de CD programmée. Depuis ses débuts, Ergastiri Psaltikis ® est devenu le chœur de Musique byzantine le plus renommé en Grèce et à l'étranger.
Le Maître de Chœur Athanasios Paivanas est professeur de musique byzantine du Conservatoire hellénique. Il a reçu son diplôme en musique byzantine au Conservatoire national du Pirée, et a eu l'occasion rare d'être un étudiant de Thrasivoulos Stanitsas ", le surdoué Archon Protopsalte de la Grande Eglise du Patriarcat grec-orthodoxe de Constantinople. Sous sa direction, Athanasios Paivanas a été initié lors d'une période d'étude et de pratique intensives à l'art byzantin de la musique sacrée. Au cours de la deuxième Conférence internationale de musicologie byzantine (Athènes, Octobre 2006) il a présenté sa contribution "La méthode d'enseignement de l'art de la Psaltique selon la méthode de Thrasivoulos Stanitsas" Athanasios Paivanas est diplômé en mathématiques de l'Université d'Athènes, est titulaire d'un MBA de l'Université de l'Illinois, aux États-Unis, il réside avec sa famille à Athènes en Grèce.

"Mystagogon Sou"

Visitez le superbe site du choeur : http://www.ergpsa.gr
Pour organiser un concert en France et pour tout contact : info[at]ergpsa.gr



samedi 11 avril 2009

LE TRAVAIL INCONTOURNABLE de Géorgios K. MICHALAKIS


Géorgios K. MICHALAKIS (GKM) est né à Montréal au Canada et a été étudiant (principalement) de Stylianos TSOLAKIDIS (+1987), le Protocanonarque du Protopsalte du Patriarcat OEcuménique, Iakovos NAFPLIOTIS (+1942). Il a aussi étudié avec Alekos BARDAS, aussi bien que son oncle, Nicolaos XERODEMAS (+1987). Il a aussi étudié sporadiquement sous la direction de l'Archon Matthaios ANDREOU (+1999) ainsi que celle de  l'Archon Protopsalte du Canada, Constantinos LAGOUROS  et il a eu la chance d'avoir chanté avec beaucoup de psaltes traditionnels très doués de Montréal, et également d'avoir fait de nombreuses visites à des pères spirituels athonites. Il a aussi profité de la connaissance exceptionnelle de la musicologue occidentale Andrea ATLANTI, (à laquelle sera consacré un prochain post) l'étudiante principalement de Zacharias PASCHALIDES, dont la recherche acoustique a mené aux contributions significatives en ce qui concerne les éléments qui sont indispensables pour l'interprétation correcte de la psaltique.
Il faut ajouter que Géorgios K. MICHALAKIS travaille bénévolement afin de transmettre cette tradition à toute personne qui s'y intéresse, comme, par exemple, les soeurs du Monastère de Godoncourt

Pour un aperçu de son travail, voici quelques liens :

GKM : Archives Montréal Psaltiki
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/

GKM
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/GKM.htm

GKM Psaltopedia
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/Psaltopedia/Psaltopedia.htm


GKM forum psaltopedia
http://fr.groups.yahoo.com/group/psaltopedia/



samedi 7 mars 2009

St Cosmas le Mélode


Né à Damas, Cosmas le Mélode, le Moine, de Jérusalem, ou encore de Maï ouma, devait appartenir à une famille pauvre. Il fut adopté, encore jeune, par le père de Jean Damascène, alors haut fonctionnaire chrétien du calife arabe de Damas, et fut élevé avec Jean par un asekretis (fonctionnaire impérial), captif originaire de Constantinople, précepteur et hymnographe. Vers 726, il entre, avec Jean, à Saint-Sabbas, près de Jérusalem, un monastère de grand rayonnement regroupant des moines grecs, syriens, arméniens et coptes. Il est ordonné évêque de Maïouma, petite ville proche de Gaza, vers 734. Défenseur des icônes au temps du premier iconoclasme, dédicataire de la Source de la connaissance de Jean Damascène, Cosmas est, avec ce dernier et An dré de Crète, à la base de la renaissance hymnographique des VIle et VIlle siècles, qui vit paraître le nouveau genre du canon. Mort à Maïouma, il fut rapidement canonisé (fêté d'abord le 15 janvier, puis le 14 octobre). 

Ample et de grande pérennité, son œuvre est faite de nombreuses hymnes pour les offices des cycles fixe et mobile de l'année liturgique. Ses canons sont ainsi consacrés aux grandes fêtes - Noël, la Théophanie, la Dormition de la Vierge, l'Exaltation de la Croix, la Sainte Rencontre, le Samedi de Lazare, le Dimanche des Rameaux, etc. De plus, la Semaine sainte, dans le rite byzantin, est couverte en majorité par ses œuvres. Ses canons, à deux, trois, quatre ou neuf odes, sont souvent ornés d'acrostiches; leurs odes (sauf les hirmos) ont un nombre variable de tropaires, deux ou trois. Cosmas a aussi écrit des idiomèles (tropaires ayant leurs tons propres) pour plusieurs fêtes: Théo phanie, Sainte Rencontre, Annonciation, Transfiguration ... Il a également laissé des commentaires sur les passages difficiles des poèmes de Grégoire de Nazianze. 
Liés à une haute vision théologique et mystique, les textes de Cosmas sont im prégnés de l'Écriture et de la doctrine des plus éminents Pères de l'Église. 
Modelé surtout par la poésie de Gré goire de Nazianze, son style, proche de ce lui de Jean Damascène mais plus volontiers archaïque, joue des contrastes et des assonances auxquels se prête particulièrement la langue grecque. Son langage assez austère, sa composition complexe mais rigoureuse et un contenu théologique dense rendent sa poésie majestueuse mais d'accès assez difficile. Sans imitateurs, il fut abondamment commenté, notamment par Michel Psellos, Grégoire de Corinthe, Théodore Prodromos. 
Sa haute renommée spirituelle le fit louer dans de nombreuses Vies de Saints. Il partage avec le seul Romanos le qualificatif de « mélode " dans la tradition ecclésiale.

dimanche 8 février 2009

Traduction en français de textes liturgiques adaptés aux mélodies byzantines aux Editions Saints Anargyres

Grande nouvelle !
Gloire à Dieu !

Voici un message des plus réjouissants !
Quel bonheur de constater comment se développe le chant sacré liturgique aussi en français et pas seulement en anglais... Tout arrive ! Plus il y aura de productions de tous côtés (et en tout pays francophone) plus notre Seignuer et Notre Dieu sera glorifié dans notre langue et mieux se développera notre chère Orthodoxie dans nos pays ! Bravo pour ce travail et merci !

Les Editions Saints Anargyres sont heureuses de présenter aux fidèles orthodoxes francophones une oeuvre magistrale de traduction de textes liturgiques adaptés aux mélodies byzantines. La mise au point de ces ouvrages, fruits de plusieurs années de travail a été entamée dans le souci de faire partager aux fidèles francophones les richesses des textes liturgiques grecs.

Allez sur le site et vous pourrez de surcroît écouter des échantillons des enregistrements sur CD qui ont été faits de toute l'hymnographie dont nous, fidèles orthodoxes francophones, avons tant besoin à l'église comme à la maison . Voilà un beau travail de plus qui vient s'ajouter à celui déjà fait ici et là (voir la rubrique "Apprendre le chant byzantin" dans la colonne de gauche)

mercredi 31 décembre 2008

La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (2) par Le Métropolite JEAN YAZIGI

"Au cours du sixième et septième siècle qui forment un ensemble considéré comme la deuxième étape de l’élaboration de l’hymnographie de l'Eglise, se sont révélés au sein du Patriarcat d'Antioche de nombreux et célèbres compositeurs et psaltes. Ces chercheurs ont enrichi le système liturgique byzantin, avec des textes théologiques profonds qui, lorsqu'ils ont été articulés aux différentes structures et aux tons et combinés avec de nombreuses autres activités d’église développées à cette époque-là révèlent le grand rôle joué par l'Église à Antioche dans ce domaine.

Pour cette étude, nous ne mentionnerons que quatre des grands hommes de ce temps: Sts. Romain (Romanos) et Cosme (Cosmas), Saint-André de Crète, et Saint Jean de Damas (Damascène).



St. Romanos le Mélode est considéré comme l'un des plus grands psaltes. Il est né dans le dernier quart du cinquième siècle, à Homs, en Syrie. Il est devenu un diacre dans l'Eglise de la Résurrection, à Beyrouth, au Liban et plus tard à Constantinople pendant le règne de l'empereur Anastase I (491-518) où il a vécu dans le monastère de la Vierge. Il a composé une multitude de chants et de Kontakia en puisant dans les ressources offertes par les Saintes Ecritures, la vie de saints, des événements actuels, et les homélies des pères de cette époque. Ses versets se distinguent par la beauté de leur langue et de leur style, non seulement pour leur solidité doctrinale, mais aussi pour l’émotion puissante et l’enthousiasme qu’ils suscitent. Ses compositions se caractérisent par une impression de vie et un puissant attrait pour les auditeurs dans un style réaliste et magnifique. Ses plus célèbres chants sont les Kontakia de Noël, et ceux du Grand Lundi et du Grand Vendredi.




Saint André de Crète est né à Damas, en Syrie au milieu du VII° siècle. Il a été tonsuré moine à Jérusalem puis transféré à Constantinople en l'an 685. Il a été ordonné évêque de Gortina, en Crète au début du VIII° siècle et y est mort en 740. Il a été le créateur de la "nouvelle" forme poétique de l'époque connue sous le nom de Canon. St. André a été un grand versificateur, ses vers sont nombreux et variés. Les plus importants en sont les Idiomèles de l’Einos de Noël, Annonciation, et l'élévation de la Croix. Il a également écrit de nombreux canons dont le plus connu est le Grand Canon qui se compose de 250 tropaires sur le repentir qui est chanté le Jeudi à la cinquième semaine du Grand Carême.


Saint Jean de Damas y est né en 650 et son père, Sergios Mansour, a été le ministre de la collecte de l'impôt pour le calife Abdulmalik. Au cours de son enfance, il a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et appris de lui la philosophie, la théologie et la musique. Après la mort de son père, il a servi le calife Al-Walid brièvement. Il s’est retiré du monde pour vivre comme moine dans le monastère de Saint-Sabba, près de Jérusalem. Il a été ordonné prêtre pour le monastère et y est décédé plus tard en 756. Saint Jean a été considéré comme l'une des personnalités les plus célèbres de son temps. Il a fait de nombreuses réformes de la musique d'église dont les plus importantes ont été l'achèvement de la Octoïque et l'ajustement des huit tons. Il a écrit de nombreux canons pour la Résurrection et pour Noël et ainsi que les Idiomèles pour les funérailles. Ses compositions sont appréciées pour leurs caractéristiques doctrinales.


St Cosme Le Mélode est né à Damas en 685 et devint orphelin tôt dans la vie. Sergios, le père de Saint Jean de Damas, a adopté le garçon et l’a élevé comme son propre fils. Conjointement à Saint Jean, Saint Cosme a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et comme son frère est devenu moine dans le monastère de Saint-Sabba. Il a été ordonné évêque de Mayom en Palestine en 743 et plus tard il est décédé paisiblement en 750. Cosme est célèbre comme une hymnographe et comme psalte. Ses chants sont composés de sujets tirés de l'Ecriture Sainte et de la Vie des Saints dans le même style que celui de la doctrine des saints Pères avec un ensemble de vers simples et rythmiques accordés à des mélodies enchanteresses. Il a composé de nombreux hymnes pour diverses occasions et pour différents saints. Il a été un précurseur dans la rédaction de canons, dont les plus notables sont ceux de la Semaine Sainte.

Ainsi, nous voyons le grand rôle joué par l'Église à Antioche au cours du sixième et du septième siècle en enrichissant le système liturgique byzantin, avec de nombreux textes, divers hymnes et de nouvelles formes de composition. Cela a été le résultat d'un mélange d’éléments syriens, grecs, orientaux et d'autres éléments réunis en écho dans le contexte de la brillante civilisation romaïque. Si nous passons en revue les livres des offices utilisés dans l’Église orthodoxe romaïque d'Antioche ainsi que ceux des autres Églises orthodoxes du monde entier qui suivent le même système liturgique, nous constatons que les textes des Pères Antiochiens y occupent la majeure partie. Ces hymnes et louanges ont imprégné le cœur et la vie des peuples et sont restés avec eux dans l'application quotidienne de la Liturgie de l'Église et sont devenus plus tard les matériaux de base pour le service des livres qui sont encore en usage à ce jour."
(traduction de l'anglais par Maxime)

La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (1)par Le Métropolite JEAN YAZIGI



"L'Église est le pilier de la vérité dans le monde embrassant l'histoire et portant la vie à chaque être vivant. L'Église est le corps du Christ, et ayant réalisé, dès le début, que sa vie a sa source en son Maître et que c'est l’amour de son Maître désirant la sauver qui l’a fait se sacrifier lui-même. C’est pourquoi l'Église Lui offre louange et action de grâces, sachant que sa juste et éternelle part est d'élever ses mains dans la prière et le culte, adorant le Maître de la vie et la mort, en se prosternant dans la soumission et l'humilité à ses pieds. 

La liturgie ou le Culte ne sont pas seulement des rituels ou des cérémonies religieuses ayant certaines formes et s’accomplissant selon un certain ordre. Il s'agit bien plutôt d'un acte mystérique accompli à travers rituels et pratiques. Dieu nous envoie ce mystère d'en haut et nous permet de vivre dans sa présence divine. Les offices, par leurs textes, leur musique, leurs gestes, leurs tenues et vêtements liturgiques véhiculent une vérité divine d’une qualité spirituelle toute particulière, élevant ainsi un simple rituel en un culte spirituel et juste. La liturgie est l'acte qui apporte Dieu, le Verbe de Vie jusqu’à nous et  nous le rend sensible face à nous en tant que nourriture véritable et sacrée. En même temps, elle est l'expression sublime de l'amour de l'Église et de sa gratitude envers son Maître. 

Nos Pères, expérimentant cet amour divin, devenaient humbles et le cœur broyé, ils versaient des larmes. Ainsi, leurs esprits ont été  illuminés et leurs mains ont écrit les textes les plus expressifs pour transmettre l'expérience de l'homme qui rencontre Dieu. Bien sûr, les chants et les louanges ont été une partie importante de ce qu'ils ont écrit. Ils ont utilisé tous des dons que Dieu leur a faits y compris la sensibilité à la beauté, les dons de communiquer, et de composer de la prose, de la poésie, de la musique pour exprimer qui est Dieu et comme il est doux d'être avec Lui. Ainsi, nous pouvons voir à quel point  les chants spirituels et les louanges occupent une place éminente dans le culte chrétien depuis ses débuts. " 16  Que la parole du Christ habite parmi vous en abondance; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant pour le Seigneur sous l’inspiration de la grâce dans vos cœurs." (Colossiens 3:16.)

Créé au quatrième siècle chez les Antiochiens et en utilisant le grec comme langue, le système liturgique byzantin, est  oriental en sa fondation. Créé d'abord à Constantinople, puis utilisé dans l'ensemble de l'Orient, il se distingue par une littérature magnifiquement  poétique, une richesse musicale, des aspects doctrinaux puissants et une immense popularité. Utilisant la versification et la métrique de la Grèce antique, ce système a produit de nombreux types de textes hymnographiques par exemple: Les Cathismes, les Hypakoe, les Exapostilaires , les Anavathmoi, les Tropaires, les Kontakia, et les Canons pour en nommer quelques uns. ..."
(traduction de l'anglais par Maxime)