lundi 20 avril 2009
samedi 11 avril 2009
LE TRAVAIL INCONTOURNABLE de Géorgios K. MICHALAKIS
Géorgios K. MICHALAKIS (GKM) est né à Montréal au Canada et a été étudiant (principalement) de Stylianos TSOLAKIDIS (+1987), le Protocanonarque du Protopsalte du Patriarcat OEcuménique, Iakovos NAFPLIOTIS (+1942). Il a aussi étudié avec Alekos BARDAS, aussi bien que son oncle, Nicolaos XERODEMAS (+1987). Il a aussi étudié sporadiquement sous la direction de l'Archon Matthaios ANDREOU (+1999) ainsi que celle de l'Archon Protopsalte du Canada, Constantinos LAGOUROS et il a eu la chance d'avoir chanté avec beaucoup de psaltes traditionnels très doués de Montréal, et également d'avoir fait de nombreuses visites à des pères spirituels athonites. Il a aussi profité de la connaissance exceptionnelle de la musicologue occidentale Andrea ATLANTI, (à laquelle sera consacré un prochain post) l'étudiante principalement de Zacharias PASCHALIDES, dont la recherche acoustique a mené aux contributions significatives en ce qui concerne les éléments qui sont indispensables pour l'interprétation correcte de la psaltique.
Il faut ajouter que Géorgios K. MICHALAKIS travaille bénévolement afin de transmettre cette tradition à toute personne qui s'y intéresse, comme, par exemple, les soeurs du Monastère de Godoncourt
Pour un aperçu de son travail, voici quelques liens :
GKM : Archives Montréal Psaltiki
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/
GKM
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/GKM.htm
GKM Psaltopedia
http://graeca.mrezha.net/upload/MontrealPsaltiki/Psaltopedia/Psaltopedia.htm
GKM forum psaltopedia
http://fr.groups.yahoo.com/group/psaltopedia/
GKM : Archives Montréal Psaltiki
http://graeca.mrezha.net/
GKM
http://graeca.mrezha.net/
GKM Psaltopedia
http://graeca.mrezha.net/
GKM forum psaltopedia
http://fr.groups.yahoo.com/
samedi 7 mars 2009
St Cosmas le Mélode
Né à Damas, Cosmas le Mélode, le Moine, de Jérusalem, ou encore de Maï ouma, devait appartenir à une famille pauvre. Il fut adopté, encore jeune, par le père de Jean Damascène, alors haut fonctionnaire chrétien du calife arabe de Damas, et fut élevé avec Jean par un asekretis (fonctionnaire impérial), captif originaire de Constantinople, précepteur et hymnographe. Vers 726, il entre, avec Jean, à Saint-Sabbas, près de Jérusalem, un monastère de grand rayonnement regroupant des moines grecs, syriens, arméniens et coptes. Il est ordonné évêque de Maïouma, petite ville proche de Gaza, vers 734. Défenseur des icônes au temps du premier iconoclasme, dédicataire de la Source de la connaissance de Jean Damascène, Cosmas est, avec ce dernier et An dré de Crète, à la base de la renaissance hymnographique des VIle et VIlle siècles, qui vit paraître le nouveau genre du canon. Mort à Maïouma, il fut rapidement canonisé (fêté d'abord le 15 janvier, puis le 14 octobre).
Ample et de grande pérennité, son œuvre est faite de nombreuses hymnes pour les offices des cycles fixe et mobile de l'année liturgique. Ses canons sont ainsi consacrés aux grandes fêtes - Noël, la Théophanie, la Dormition de la Vierge, l'Exaltation de la Croix, la Sainte Rencontre, le Samedi de Lazare, le Dimanche des Rameaux, etc. De plus, la Semaine sainte, dans le rite byzantin, est couverte en majorité par ses œuvres. Ses canons, à deux, trois, quatre ou neuf odes, sont souvent ornés d'acrostiches; leurs odes (sauf les hirmos) ont un nombre variable de tropaires, deux ou trois. Cosmas a aussi écrit des idiomèles (tropaires ayant leurs tons propres) pour plusieurs fêtes: Théo phanie, Sainte Rencontre, Annonciation, Transfiguration ... Il a également laissé des commentaires sur les passages difficiles des poèmes de Grégoire de Nazianze.
Liés à une haute vision théologique et mystique, les textes de Cosmas sont im prégnés de l'Écriture et de la doctrine des plus éminents Pères de l'Église.
Modelé surtout par la poésie de Gré goire de Nazianze, son style, proche de ce lui de Jean Damascène mais plus volontiers archaïque, joue des contrastes et des assonances auxquels se prête particulièrement la langue grecque. Son langage assez austère, sa composition complexe mais rigoureuse et un contenu théologique dense rendent sa poésie majestueuse mais d'accès assez difficile. Sans imitateurs, il fut abondamment commenté, notamment par Michel Psellos, Grégoire de Corinthe, Théodore Prodromos.
Sa haute renommée spirituelle le fit louer dans de nombreuses Vies de Saints. Il partage avec le seul Romanos le qualificatif de « mélode " dans la tradition ecclésiale.
dimanche 8 février 2009
Traduction en français de textes liturgiques adaptés aux mélodies byzantines aux Editions Saints Anargyres
Grande nouvelle !
Gloire à Dieu !
Voici un message des plus réjouissants !
Quel bonheur de constater comment se développe le chant sacré liturgique aussi en français et pas seulement en anglais... Tout arrive ! Plus il y aura de productions de tous côtés (et en tout pays francophone) plus notre Seignuer et Notre Dieu sera glorifié dans notre langue et mieux se développera notre chère Orthodoxie dans nos pays ! Bravo pour ce travail et merci !
Gloire à Dieu !
Voici un message des plus réjouissants !
Quel bonheur de constater comment se développe le chant sacré liturgique aussi en français et pas seulement en anglais... Tout arrive ! Plus il y aura de productions de tous côtés (et en tout pays francophone) plus notre Seignuer et Notre Dieu sera glorifié dans notre langue et mieux se développera notre chère Orthodoxie dans nos pays ! Bravo pour ce travail et merci !
Les Editions Saints Anargyres sont heureuses de présenter aux fidèles orthodoxes francophones une oeuvre magistrale de traduction de textes liturgiques adaptés aux mélodies byzantines. La mise au point de ces ouvrages, fruits de plusieurs années de travail a été entamée dans le souci de faire partager aux fidèles francophones les richesses des textes liturgiques grecs.
Allez sur le site et vous pourrez de surcroît écouter des échantillons des enregistrements sur CD qui ont été faits de toute l'hymnographie dont nous, fidèles orthodoxes francophones, avons tant besoin à l'église comme à la maison . Voilà un beau travail de plus qui vient s'ajouter à celui déjà fait ici et là (voir la rubrique "Apprendre le chant byzantin" dans la colonne de gauche)
jeudi 15 janvier 2009
mardi 6 janvier 2009
mercredi 31 décembre 2008
La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (2) par Le Métropolite JEAN YAZIGI
"Au cours du sixième et septième siècle qui forment un ensemble considéré comme la deuxième étape de l’élaboration de l’hymnographie de l'Eglise, se sont révélés au sein du Patriarcat d'Antioche de nombreux et célèbres compositeurs et psaltes. Ces chercheurs ont enrichi le système liturgique byzantin, avec des textes théologiques profonds qui, lorsqu'ils ont été articulés aux différentes structures et aux tons et combinés avec de nombreuses autres activités d’église développées à cette époque-là révèlent le grand rôle joué par l'Église à Antioche dans ce domaine.
Pour cette étude, nous ne mentionnerons que quatre des grands hommes de ce temps: Sts. Romain (Romanos) et Cosme (Cosmas), Saint-André de Crète, et Saint Jean de Damas (Damascène).
St. Romanos le Mélode est considéré comme l'un des plus grands psaltes. Il est né dans le dernier quart du cinquième siècle, à Homs, en Syrie. Il est devenu un diacre dans l'Eglise de la Résurrection, à Beyrouth, au Liban et plus tard à Constantinople pendant le règne de l'empereur Anastase I (491-518) où il a vécu dans le monastère de la Vierge. Il a composé une multitude de chants et de Kontakia en puisant dans les ressources offertes par les Saintes Ecritures, la vie de saints, des événements actuels, et les homélies des pères de cette époque. Ses versets se distinguent par la beauté de leur langue et de leur style, non seulement pour leur solidité doctrinale, mais aussi pour l’émotion puissante et l’enthousiasme qu’ils suscitent. Ses compositions se caractérisent par une impression de vie et un puissant attrait pour les auditeurs dans un style réaliste et magnifique. Ses plus célèbres chants sont les Kontakia de Noël, et ceux du Grand Lundi et du Grand Vendredi.
Saint André de Crète est né à Damas, en Syrie au milieu du VII° siècle. Il a été tonsuré moine à Jérusalem puis transféré à Constantinople en l'an 685. Il a été ordonné évêque de Gortina, en Crète au début du VIII° siècle et y est mort en 740. Il a été le créateur de la "nouvelle" forme poétique de l'époque connue sous le nom de Canon. St. André a été un grand versificateur, ses vers sont nombreux et variés. Les plus importants en sont les Idiomèles de l’Einos de Noël, Annonciation, et l'élévation de la Croix. Il a également écrit de nombreux canons dont le plus connu est le Grand Canon qui se compose de 250 tropaires sur le repentir qui est chanté le Jeudi à la cinquième semaine du Grand Carême.
Saint Jean de Damas y est né en 650 et son père, Sergios Mansour, a été le ministre de la collecte de l'impôt pour le calife Abdulmalik. Au cours de son enfance, il a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et appris de lui la philosophie, la théologie et la musique. Après la mort de son père, il a servi le calife Al-Walid brièvement. Il s’est retiré du monde pour vivre comme moine dans le monastère de Saint-Sabba, près de Jérusalem. Il a été ordonné prêtre pour le monastère et y est décédé plus tard en 756. Saint Jean a été considéré comme l'une des personnalités les plus célèbres de son temps. Il a fait de nombreuses réformes de la musique d'église dont les plus importantes ont été l'achèvement de la Octoïque et l'ajustement des huit tons. Il a écrit de nombreux canons pour la Résurrection et pour Noël et ainsi que les Idiomèles pour les funérailles. Ses compositions sont appréciées pour leurs caractéristiques doctrinales.
St Cosme Le Mélode est né à Damas en 685 et devint orphelin tôt dans la vie. Sergios, le père de Saint Jean de Damas, a adopté le garçon et l’a élevé comme son propre fils. Conjointement à Saint Jean, Saint Cosme a été éduqué par le moine savant italien Cosmas et comme son frère est devenu moine dans le monastère de Saint-Sabba. Il a été ordonné évêque de Mayom en Palestine en 743 et plus tard il est décédé paisiblement en 750. Cosme est célèbre comme une hymnographe et comme psalte. Ses chants sont composés de sujets tirés de l'Ecriture Sainte et de la Vie des Saints dans le même style que celui de la doctrine des saints Pères avec un ensemble de vers simples et rythmiques accordés à des mélodies enchanteresses. Il a composé de nombreux hymnes pour diverses occasions et pour différents saints. Il a été un précurseur dans la rédaction de canons, dont les plus notables sont ceux de la Semaine Sainte.
Ainsi, nous voyons le grand rôle joué par l'Église à Antioche au cours du sixième et du septième siècle en enrichissant le système liturgique byzantin, avec de nombreux textes, divers hymnes et de nouvelles formes de composition. Cela a été le résultat d'un mélange d’éléments syriens, grecs, orientaux et d'autres éléments réunis en écho dans le contexte de la brillante civilisation romaïque. Si nous passons en revue les livres des offices utilisés dans l’Église orthodoxe romaïque d'Antioche ainsi que ceux des autres Églises orthodoxes du monde entier qui suivent le même système liturgique, nous constatons que les textes des Pères Antiochiens y occupent la majeure partie. Ces hymnes et louanges ont imprégné le cœur et la vie des peuples et sont restés avec eux dans l'application quotidienne de la Liturgie de l'Église et sont devenus plus tard les matériaux de base pour le service des livres qui sont encore en usage à ce jour."
(traduction de l'anglais par Maxime)
La contribution hymnographique de L'ÉGLISE ORTHODOXE d'ANTIOCHE au système liturgique byzantin au VI° et VII° s. (1)par Le Métropolite JEAN YAZIGI

"L'Église est le pilier de la vérité dans le monde embrassant l'histoire et portant la vie à chaque être vivant. L'Église est le corps du Christ, et ayant réalisé, dès le début, que sa vie a sa source en son Maître et que c'est l’amour de son Maître désirant la sauver qui l’a fait se sacrifier lui-même. C’est pourquoi l'Église Lui offre louange et action de grâces, sachant que sa juste et éternelle part est d'élever ses mains dans la prière et le culte, adorant le Maître de la vie et la mort, en se prosternant dans la soumission et l'humilité à ses pieds.
La liturgie ou le Culte ne sont pas seulement des rituels ou des cérémonies religieuses ayant certaines formes et s’accomplissant selon un certain ordre. Il s'agit bien plutôt d'un acte mystérique accompli à travers rituels et pratiques. Dieu nous envoie ce mystère d'en haut et nous permet de vivre dans sa présence divine. Les offices, par leurs textes, leur musique, leurs gestes, leurs tenues et vêtements liturgiques véhiculent une vérité divine d’une qualité spirituelle toute particulière, élevant ainsi un simple rituel en un culte spirituel et juste. La liturgie est l'acte qui apporte Dieu, le Verbe de Vie jusqu’à nous et nous le rend sensible face à nous en tant que nourriture véritable et sacrée. En même temps, elle est l'expression sublime de l'amour de l'Église et de sa gratitude envers son Maître.
Nos Pères, expérimentant cet amour divin, devenaient humbles et le cœur broyé, ils versaient des larmes. Ainsi, leurs esprits ont été illuminés et leurs mains ont écrit les textes les plus expressifs pour transmettre l'expérience de l'homme qui rencontre Dieu. Bien sûr, les chants et les louanges ont été une partie importante de ce qu'ils ont écrit. Ils ont utilisé tous des dons que Dieu leur a faits y compris la sensibilité à la beauté, les dons de communiquer, et de composer de la prose, de la poésie, de la musique pour exprimer qui est Dieu et comme il est doux d'être avec Lui. Ainsi, nous pouvons voir à quel point les chants spirituels et les louanges occupent une place éminente dans le culte chrétien depuis ses débuts. " 16 Que la parole du Christ habite parmi vous en abondance; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant pour le Seigneur sous l’inspiration de la grâce dans vos cœurs." (Colossiens 3:16.)
Créé au quatrième siècle chez les Antiochiens et en utilisant le grec comme langue, le système liturgique byzantin, est oriental en sa fondation. Créé d'abord à Constantinople, puis utilisé dans l'ensemble de l'Orient, il se distingue par une littérature magnifiquement poétique, une richesse musicale, des aspects doctrinaux puissants et une immense popularité. Utilisant la versification et la métrique de la Grèce antique, ce système a produit de nombreux types de textes hymnographiques par exemple: Les Cathismes, les Hypakoe, les Exapostilaires , les Anavathmoi, les Tropaires, les Kontakia, et les Canons pour en nommer quelques uns. ..."
(traduction de l'anglais par Maxime)
mercredi 24 décembre 2008
Canon de Noël : Katavasias
Grâces soient rendues au site Ellopos d'avoir attiré notre attention sur cette vidéo sur les Katavasias de Noël avec traduction (en anglais certes mais c'est pas mal)
mardi 23 décembre 2008
HYMNES DE LA NATIVITE
"Bethléem a ouvert l’Eden, venez allons voir;
Nous avons trouvé la joie dans ce lieu caché,
Venez, emparons-nous des plaisirs du paradis
Qui se trouvent à l'intérieur de la grotte;
En ce lieu a poussé une racine non arrosée
de laquelle a surgi la miséricorde ;
En ce lieu a été découvert un puits non creusé,
de l’eau duquel David, un jour, a désiré boire, ardemment ;
En ce lieu, la Vierge a donné naissance à un bébé
Qui aussitôt a étanché la soif d'Adam et de David.
Alors Venez, hâtons-nous vers ce lieu
où est venu au monde un nouveau-né,
Qui est le Dieu sans commencement"
St Romanos le Mélode
vendredi 19 décembre 2008
Musique des Francs à Chypre au Moyen-Âge
Dans le même domaine de cette musique "occidentale" médiévale au Moyen-Orient on peut trouver sur le blog de mon frère NOCTOC un enregistrement de musique des "Francs de Chypre". Les Chypriotes comme bien d'autres Hellènes ne sont pas si rancuniers des diverses incursions, invasions et installations intempestives de leurs "frères" chrétiens d'Occident... ils auraient pourtant de quoi l'être...
A cette époque tout était consommé et pourtant les cultures n'étaient pas encore si éloignées.

TITLES-ΤΙΤΛΟΙ
1. Contre dolour
2. Tousjours
3. Aspre Fortune
4. Qui de Fortune
5. Je prens d'amour
6. Bonne é belle
7. Qui n'a le cuer
8. J'ai mon cuer
9. J'ai maintes fois
10. Moult fort me plaist
11. Danse d'Abroz
12. Pymalion qui moult subtilz estoit
13. Da magne Pater/Si doucement
14. Anna parens matris/Alma parens nata/O Maria stella maris
15. O Virgo virginum/O sacra virgo virginum/Tu nati nata suscipe
16. Hodie Christus natus est/Hodi peur nascitur/Homo mortalis firmiter
(1-13 Anonymous, from a Cypriot Manuscript,14-16 from the famous cycle of Cypriot "O" antiphons. )
(1-13 Ανώνυμα, από ένα κυπριακό χειρόγραφο,14-16 από τον περίφημο κύκλο των κυπριακών "Ω" αντίφωνων.)
A cette époque tout était consommé et pourtant les cultures n'étaient pas encore si éloignées.
TITLES-ΤΙΤΛΟΙ
1. Contre dolour
2. Tousjours
3. Aspre Fortune
4. Qui de Fortune
5. Je prens d'amour
6. Bonne é belle
7. Qui n'a le cuer
8. J'ai mon cuer
9. J'ai maintes fois
10. Moult fort me plaist
11. Danse d'Abroz
12. Pymalion qui moult subtilz estoit
13. Da magne Pater/Si doucement
14. Anna parens matris/Alma parens nata/O Maria stella maris
15. O Virgo virginum/O sacra virgo virginum/Tu nati nata suscipe
16. Hodie Christus natus est/Hodi peur nascitur/Homo mortalis firmiter
(1-13 Anonymous, from a Cypriot Manuscript,14-16 from the famous cycle of Cypriot "O" antiphons. )
(1-13 Ανώνυμα, από ένα κυπριακό χειρόγραφο,14-16 από τον περίφημο κύκλο των κυπριακών "Ω" αντίφωνων.)
DOWNLOAD-ΛΗΨΗ
mardi 16 décembre 2008
CLOCHES ORTHODOXES
"Les cloches sont l'un des éléments essentiels de l'Église orthodoxe. Dans le « Canon pour la bénédiction des cloches", nous lisons: «Faisons en sorte que tous ceux qui peuvent les entendre sonner de jour comme de nuit, soient inspirés pour la glorification de tes saints."
Les sonneries de cloches d’église sont utilisés pour:
- Convoquer les fidèles aux offices divins.
- Exprimer la joie triomphante de l'Eglise et de ses divins offices.
- Annoncer à ceux qui ne sont pas présents à l’intérieur de l'église les moments particulièrement importants dans les offices.
En outre, dans certaines cités de la Vieille Russie les cloches convoquaient les personnes à des rassemblements. Aussi, les cloches ont été utilisées pour guider ceux qui s’étaient perdus en cas de mauvais temps, et pour annoncer divers dangers ou malheurs tels que les incendies ou les inondations. Dans les jours de péril pour la nation elles appelaient la population à sa défense. Les cloches proclamaient les victoires militaires et saluaient ceux qui revenaient du champ de bataille. Ainsi, les cloches ont joué un grand rôle dans la vie de la population russe Les cloches sont généralement suspendues dans des clochers construits à l'entrée d'une église ou à côté.
CLIQUEZ POUR LIRE L'ARTICLE EN ENTIER
vendredi 5 décembre 2008
CHANT ANTIQUE OCCIDENTAL
Sur les Chemins de St Jacques de Compostelle avec de la musique enregistrée par Marcel Pérès et son ensemble Organum (une émission à réécouter lui a été consacrée sur France Musique le 8 décembre 2008 ) à partir d'un bréviaire du 12eme siècle d'origine française destiné à la basilique de la Résurrection ("du Saint Sépulcre") de Jerusalem : "Le Chant des Templiers".
Cela laisse à penser que le chant occidental chrétien du XII°s siècle n'était pas si éloigné du chant orthodoxe dit "oriental" de même qu'à l'époque les Eglises étaient encore proches malgré le schisme récent...
On pourrait imaginer ce que pourrait être un autre chant orthodoxe occidental contemporain que celui que l'on entend dans nos paroisses composé par un compositeur et interprète comme Marcel Pérès.
Par ailleurs à propos du chant dit "vieux-romain" voici ce qu'écrit le musicologue dans une interview trouvée à cette adresse : http://www.qobuz.com/info/Qobuz-info/Rencontres/Marcel-Peres-Leurres-de-l14631 :
Cela laisse à penser que le chant occidental chrétien du XII°s siècle n'était pas si éloigné du chant orthodoxe dit "oriental" de même qu'à l'époque les Eglises étaient encore proches malgré le schisme récent...
On pourrait imaginer ce que pourrait être un autre chant orthodoxe occidental contemporain que celui que l'on entend dans nos paroisses composé par un compositeur et interprète comme Marcel Pérès.
Par ailleurs à propos du chant dit "vieux-romain" voici ce qu'écrit le musicologue dans une interview trouvée à cette adresse : http://www.qobuz.com/info/Qobuz-info/Rencontres/Marcel-Peres-Leurres-de-l14631 :
« En dehors de certains cercles musicologiques extrêmement restreints, ce répertoire, aujourd’hui appelé « chant vieux-romain », est inconnu des musiciens, des ecclésiastiques et du public. Pourtant, il nous livre la plus ancienne version de la musique gréco-latine de l’antiquité tardive. Cette musique représente le chaînon manquant entre le chant byzantin, le chant copte, le chant arménien, le chant syriaque, la musique arabe et la musique occidentale. Jusqu’au XIIIe siècle, ce répertoire accompagnait à Rome les liturgies pontificales. L’installation de la papauté en Avignon lui fut fatale, et il tomba dans l’oubli, au début du XXe siècle, le chant vieux-romain n’a toujours pas trouvé la place essentielle qui devrait être la sienne dans l’imaginaire de l’homme occidental et au-delà dans celui de toutes les civilisations qui découlent des mêmes origines sémitiques et grecques. »
mardi 2 décembre 2008
Magnifique Choeur polonais
Voyez et écoutez dans la colonne de droite d'autres vidéos de l'excellent choeur orthodoxe polonais Oktoich
dimanche 5 octobre 2008
mardi 30 septembre 2008
SAINT JEAN KOUKOUZELIS

La personnalité de saint Jean Koukouzelis, telle que nous la révèle sa vie, demeure très effacée. Nous connaissons beaucoup mieux ses compositions et son œuvre que les circonstances de son existence. L'original de sa Vie, ou la copie la plus ancienne que nous en ayons, est conservé au monastère athonite de Zographou, et date du XVème siècle (Z. Todorova, Ivan Koukouzelis, Soila 1980, p. 46 en bulgare)
Le récit le plus connu a été consigné par Agapios dans son ouvrage Le salut pour les pécheurs, au XVIIème siècle. Toutes les copies de la Vie de saint Jean Koukouzelis contiennent les mêmes détails.
Il naquit à Durace (Dyrrachium) dans la famille d'un prêtre, probablement en 1280. Il perdit son père très tôt ; encore jeune garçon, il fut envoyé par sa mère étudier les Saintes Écritures. C'est ainsi que, dès son adolescence, il fit un premier séjour au Mont Athos (A. Gastoué, Introduction à la paléographie musicale byzantine, Catalogue des manuscrits de musique byzantine de la Bibliothèque Nationale de Paris. Paris, 1908, p.20).
Selon la tradition, il vécut dans la cellule dite aujourd'hui « Koukouzelissa », tout près de Karyès, qui existe encore et qui appartient depuis toujours au monastère de Zographou. Le dernier moine, qui passa trente-huit ans dans ce kellion, raconte que le jeune Jean vécut ici avec cinq ou six moines de Zographou.
Pourvu d'une voix angélique, ayant reçu le don de la musique, le garçon fut envoyé à Constantinople pour faire ses études à l'école de musique. Ce fut son deuxième voyage. Là-bas, Jean surpassa ses condisciples et termina brillamment ses études. L'empereur Andronic II l'aimait beaucoup et le nomma chantre, puis protopsalte (premier chantre) dans la Grande Église de Sainte-Sophie et dans l'église du Palais impérial, dite « Les Blachernes ». Le chantre Jean reçut le sobriquet de « Koukouzelis », qui peut avoir de nombreuses interprétations. Mais puisque aujourd'hui encore la population de la Grèce du nord appelle les rossignols « koukouzelia », le surnom Koukouzelis doit signiiler « rossignol ».
Jean devint le favori de l'empereur. il lui demanda la permission d'aller à Durace voir sa mère. Ce fut son troisième voyage. Une fois arrivé, en approchant de la maison paternelle, il entendit sa mère pleurer. Il s'arrêta et nota sur un fragment de papier sa lamentation, qui servira plus tard de mélodie de base à sa composition « Polyeleos de la femme bulgare» (Tès Boulgaras). Après ce séjour chez sa mère, il rentra à Constantinople.
L'empereur avait l'intention de marier son chantre favori à une princesse. Mais le Ciel voulut que Jean choisisse un autre chemin. En cachette, il disparut de Constantinople et arriva au Mont Athos pour y rester définitivement. Ce fut son dernier voyage. Jean devait avoir alors vingt-cinq ans. Il demeura sur la Sainte Montagne jusqu'à la fin de ses jours, pendant cinquante ou cinquante-cinq ans. Il devait mourir à l'âge de quatre-vingts ans, ou un peu plus ; on admet 1360 comme date de son décès.
Nous ne connaissons pas les vraies causes de la fuite de Jean de Constantinople. Arrivé au Mont Athos, il se fit passer pour un pâtre. il se trouvait sur le territoire de Lavra, le plus grand, le plus beau, le mieux organisé des vingt monastères athonites. Il y vécut en ermite, dans une grotte proche du monastère
Tandis que Jean se cachait au Mont Athos, l'empereur le faisait rechercher; des lettres furent envoyées dans tout l'empire. Un jour, le pauvre pâtre de Lavra s'en fut tout seul dans la montagne et se mit à chanter. Il le fit si merveilleusement qu'un ermite voisin pensa que c'était un ange qui chantait. Il sortit de sa grotte et aperçut le pâtre. « Voilà l'homme recherché par l'empereur», se dit-il. Et aussitôt il en informa l'higoumène. Ce dernier s'entretint avec Jean, qui reconnut être le chantre Koukouzelis. L'higoumène partit immédiatement pour Constantinople, rencontra l'empereur et obtint sa grâce pour Jean. L'higoumène revint au Mont Athos, accompagné de l'empereur. Celui-ci y rencontra son chantre favori, Jean, et lui accorda de rester à jamais au Mont Athos.
Plus tard, Jean demanda la permission de construire une cellule, à cinq cents mètres à l'ouest du monastère. Cette cellule des Saints Archanges existe toujours, mais est en ruine. Là, Jean Koukouzelis vécut jusqu'à la fin de ses jours. Il fut enterré sous le sol de cette cellule. il laissa quelques élèves, dont le moine Gerasim qui a écrit sa Vie. La cellule des Saints Archanges fut habitée jusqu'en 1929, puis abandonnée. Elle comporte une petite église, une salle de séjour, deux petites chambres à coucher, une véranda, une cuisine et un débarras.
Voilà, en bref, quelle fut la vie de saint Jean Koukouzelis. Très modeste, elle ressemble à toutes les vies de tant de moines pieux et inconnus.
Il connaissait parfaitement la notation neumatique du chant byzantin qui comportait à l'époque vingt-deux signes. il l'enrichit, jusqu'à la doter de quatre-vingts signes, et aujourd'hui cette notation est connue sous son nom : la notation koukouzelienne. Il copia et « embellit» un bon nombre de compositions de ses prédécesseurs, écrivit des centaines, des milliers de compositions, ainsi que des poèmes et des hymnes, et il travailla aussi la théorie de la musique. Sa notation et ses compositions étaient si difilciles à exécuter qu'on les a nommées « le fléau des chantres» !
Pendant les cinq siècles suivants, jusqu'à la réforme de Chrysante en 1832, les chantres et les « mélurges» (ou compositeurs) de l'époque dite post-byzantine ont utilisé la notation koukouzelienne. De la période antérieure à la chute de Constantinople (330-1453), nous connaissons les noms de trente-huit mélurges byzantins. De 1453 jusqu'à la réforme de la notation par Chrysante (1832), nous sont parvenus les noms de cinq cent cinquante. Ajoutons encore quelques chiffres qui pourront être utiles : environ cinq mille manuscrits de chant byzantin sont parvenus jusqu'à nous. Ces manuscrits doivent contenir environ cinquante mille compositions. Une partie de celles-ci appartient à Jean Koukouzelis. Tout est loin d'être catalogué ou porté à la lumière. Un jour une main heureuse, ou une équipe de savants, pourra rassembler ce qui est éparpillé dans toutes les bibliothèques; alors nous saurons enfin exactement ce que représente l'œuvre de Jean Koukouzelis, dans son immensité, dans sa valeur et sa beauté. Le catalogue de ses compositions contient entre 2.500 et 3.000 compositions, et ce n'est qu'un début.
Les textes de ses compositions sont souvent des versets de psaumes, des tropaires des saints, des hymnes connus, ou ses propres poèmes. En général, ce sont des lamentations, les pleurs, les regrets, les prières d'un pécheur.
Saint Jean Koukouzelis se situe très bien dans son époque, le moyen-âge. Il ne faut pas chercher à le comprendre en dehors de cette époque. « On peut échanger les tourbillons de la vie contre une contemplation sans fin» - dit un autre poète de la même époque. Jean Koukouzelis personnalise assez bien l'ascète chrétien: très peu de sommeil, peu de nourriture, aucun souci pour le corps, beaucoup de prières. Dans ce sens, loin du luxe de l'aristocratie constantinopolitaine, Jean a vécut la vie simple d'un moine. Presque inconnu, il a traversé la vie terrestre très modestement, laissant son message, qui est celui d'un simple moine pieux, dénué d'importance. Il apparaît comme un bref reflet de la lumière céleste dans le miroir de l'Histoire.
D'autre part, son séjour à Lavra coïncide parfaitement avec le renouveau de la vie spirituelle au Mont Athos au XIVème siècle. Restant silencieux six jours de la semaine, il paraissait seulement le dimanche pour chanter dans la grande église de Lavra. Ainsi, dans le silence, il a pu créer son œuvre de mélurge ; appelé par ses contemporains et les générations suivantes « Le Maître », il n'était pas moins grand, dans son ordre, que saint Jean Chrysostome ou saint Jean Damascène. Il nous a laissé ces formes musicales amples, majestueuses, parfaites, dignes de l'époque de la « Renaissance des Paléologues ».
Hommage soit rendu au professeur Ivan Dujcev (1907-1986), célèbre médiéviste bulgare dont on trouve ici les idées et les opinions sur saint Jean Koukouzelis, exprimées au cours de deux entretiens que j'eus avec lui, à la Sorbonne et chez moi, en avril 1985.
Borislav GUEORGUIEV
Le récit le plus connu a été consigné par Agapios dans son ouvrage Le salut pour les pécheurs, au XVIIème siècle. Toutes les copies de la Vie de saint Jean Koukouzelis contiennent les mêmes détails.
Il naquit à Durace (Dyrrachium) dans la famille d'un prêtre, probablement en 1280. Il perdit son père très tôt ; encore jeune garçon, il fut envoyé par sa mère étudier les Saintes Écritures. C'est ainsi que, dès son adolescence, il fit un premier séjour au Mont Athos (A. Gastoué, Introduction à la paléographie musicale byzantine, Catalogue des manuscrits de musique byzantine de la Bibliothèque Nationale de Paris. Paris, 1908, p.20).
Selon la tradition, il vécut dans la cellule dite aujourd'hui « Koukouzelissa », tout près de Karyès, qui existe encore et qui appartient depuis toujours au monastère de Zographou. Le dernier moine, qui passa trente-huit ans dans ce kellion, raconte que le jeune Jean vécut ici avec cinq ou six moines de Zographou.
Pourvu d'une voix angélique, ayant reçu le don de la musique, le garçon fut envoyé à Constantinople pour faire ses études à l'école de musique. Ce fut son deuxième voyage. Là-bas, Jean surpassa ses condisciples et termina brillamment ses études. L'empereur Andronic II l'aimait beaucoup et le nomma chantre, puis protopsalte (premier chantre) dans la Grande Église de Sainte-Sophie et dans l'église du Palais impérial, dite « Les Blachernes ». Le chantre Jean reçut le sobriquet de « Koukouzelis », qui peut avoir de nombreuses interprétations. Mais puisque aujourd'hui encore la population de la Grèce du nord appelle les rossignols « koukouzelia », le surnom Koukouzelis doit signiiler « rossignol ».
Jean devint le favori de l'empereur. il lui demanda la permission d'aller à Durace voir sa mère. Ce fut son troisième voyage. Une fois arrivé, en approchant de la maison paternelle, il entendit sa mère pleurer. Il s'arrêta et nota sur un fragment de papier sa lamentation, qui servira plus tard de mélodie de base à sa composition « Polyeleos de la femme bulgare» (Tès Boulgaras). Après ce séjour chez sa mère, il rentra à Constantinople.
L'empereur avait l'intention de marier son chantre favori à une princesse. Mais le Ciel voulut que Jean choisisse un autre chemin. En cachette, il disparut de Constantinople et arriva au Mont Athos pour y rester définitivement. Ce fut son dernier voyage. Jean devait avoir alors vingt-cinq ans. Il demeura sur la Sainte Montagne jusqu'à la fin de ses jours, pendant cinquante ou cinquante-cinq ans. Il devait mourir à l'âge de quatre-vingts ans, ou un peu plus ; on admet 1360 comme date de son décès.
Nous ne connaissons pas les vraies causes de la fuite de Jean de Constantinople. Arrivé au Mont Athos, il se fit passer pour un pâtre. il se trouvait sur le territoire de Lavra, le plus grand, le plus beau, le mieux organisé des vingt monastères athonites. Il y vécut en ermite, dans une grotte proche du monastère
Tandis que Jean se cachait au Mont Athos, l'empereur le faisait rechercher; des lettres furent envoyées dans tout l'empire. Un jour, le pauvre pâtre de Lavra s'en fut tout seul dans la montagne et se mit à chanter. Il le fit si merveilleusement qu'un ermite voisin pensa que c'était un ange qui chantait. Il sortit de sa grotte et aperçut le pâtre. « Voilà l'homme recherché par l'empereur», se dit-il. Et aussitôt il en informa l'higoumène. Ce dernier s'entretint avec Jean, qui reconnut être le chantre Koukouzelis. L'higoumène partit immédiatement pour Constantinople, rencontra l'empereur et obtint sa grâce pour Jean. L'higoumène revint au Mont Athos, accompagné de l'empereur. Celui-ci y rencontra son chantre favori, Jean, et lui accorda de rester à jamais au Mont Athos.
Plus tard, Jean demanda la permission de construire une cellule, à cinq cents mètres à l'ouest du monastère. Cette cellule des Saints Archanges existe toujours, mais est en ruine. Là, Jean Koukouzelis vécut jusqu'à la fin de ses jours. Il fut enterré sous le sol de cette cellule. il laissa quelques élèves, dont le moine Gerasim qui a écrit sa Vie. La cellule des Saints Archanges fut habitée jusqu'en 1929, puis abandonnée. Elle comporte une petite église, une salle de séjour, deux petites chambres à coucher, une véranda, une cuisine et un débarras.
Voilà, en bref, quelle fut la vie de saint Jean Koukouzelis. Très modeste, elle ressemble à toutes les vies de tant de moines pieux et inconnus.
Il connaissait parfaitement la notation neumatique du chant byzantin qui comportait à l'époque vingt-deux signes. il l'enrichit, jusqu'à la doter de quatre-vingts signes, et aujourd'hui cette notation est connue sous son nom : la notation koukouzelienne. Il copia et « embellit» un bon nombre de compositions de ses prédécesseurs, écrivit des centaines, des milliers de compositions, ainsi que des poèmes et des hymnes, et il travailla aussi la théorie de la musique. Sa notation et ses compositions étaient si difilciles à exécuter qu'on les a nommées « le fléau des chantres» !
Pendant les cinq siècles suivants, jusqu'à la réforme de Chrysante en 1832, les chantres et les « mélurges» (ou compositeurs) de l'époque dite post-byzantine ont utilisé la notation koukouzelienne. De la période antérieure à la chute de Constantinople (330-1453), nous connaissons les noms de trente-huit mélurges byzantins. De 1453 jusqu'à la réforme de la notation par Chrysante (1832), nous sont parvenus les noms de cinq cent cinquante. Ajoutons encore quelques chiffres qui pourront être utiles : environ cinq mille manuscrits de chant byzantin sont parvenus jusqu'à nous. Ces manuscrits doivent contenir environ cinquante mille compositions. Une partie de celles-ci appartient à Jean Koukouzelis. Tout est loin d'être catalogué ou porté à la lumière. Un jour une main heureuse, ou une équipe de savants, pourra rassembler ce qui est éparpillé dans toutes les bibliothèques; alors nous saurons enfin exactement ce que représente l'œuvre de Jean Koukouzelis, dans son immensité, dans sa valeur et sa beauté. Le catalogue de ses compositions contient entre 2.500 et 3.000 compositions, et ce n'est qu'un début.
Les textes de ses compositions sont souvent des versets de psaumes, des tropaires des saints, des hymnes connus, ou ses propres poèmes. En général, ce sont des lamentations, les pleurs, les regrets, les prières d'un pécheur.
Saint Jean Koukouzelis se situe très bien dans son époque, le moyen-âge. Il ne faut pas chercher à le comprendre en dehors de cette époque. « On peut échanger les tourbillons de la vie contre une contemplation sans fin» - dit un autre poète de la même époque. Jean Koukouzelis personnalise assez bien l'ascète chrétien: très peu de sommeil, peu de nourriture, aucun souci pour le corps, beaucoup de prières. Dans ce sens, loin du luxe de l'aristocratie constantinopolitaine, Jean a vécut la vie simple d'un moine. Presque inconnu, il a traversé la vie terrestre très modestement, laissant son message, qui est celui d'un simple moine pieux, dénué d'importance. Il apparaît comme un bref reflet de la lumière céleste dans le miroir de l'Histoire.
D'autre part, son séjour à Lavra coïncide parfaitement avec le renouveau de la vie spirituelle au Mont Athos au XIVème siècle. Restant silencieux six jours de la semaine, il paraissait seulement le dimanche pour chanter dans la grande église de Lavra. Ainsi, dans le silence, il a pu créer son œuvre de mélurge ; appelé par ses contemporains et les générations suivantes « Le Maître », il n'était pas moins grand, dans son ordre, que saint Jean Chrysostome ou saint Jean Damascène. Il nous a laissé ces formes musicales amples, majestueuses, parfaites, dignes de l'époque de la « Renaissance des Paléologues ».
Hommage soit rendu au professeur Ivan Dujcev (1907-1986), célèbre médiéviste bulgare dont on trouve ici les idées et les opinions sur saint Jean Koukouzelis, exprimées au cours de deux entretiens que j'eus avec lui, à la Sorbonne et chez moi, en avril 1985.
Borislav GUEORGUIEV
in Le M.O. n°104- I 1984
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